Le risque de coupure d’électricité presque derrière nous ! 

« Quasiment sortis d’affaire » ! Interviewé récemment sur France Inter, Xavier Piechaczyk, le président du gestionnaire du réseau électrique RTE a confirmé que le risque de coupures d’électricité cet hiver était derrière nous. Bien entendu, nous ne sommes pas encore totalement à l’abris d’un gros coup de froid d’ici la moitié du mois de mars mais à priori, le responsable du réseau a confirmé que nous sommes « quasiment sortis d’affaire ». 

La plus faible production électrique depuis 30 ans ! 

Le risque de délestage au cours de l'hiver était bien réel lorsqu’en novembre, les pouvoirs publics ont sensibilisé la population à ce sujet. Selon le bilan publié la semaine dernière par RTE, la production électrique française était au plus bas en 2022. À qui la faute ? principalement au nucléaire, à l’hydraulique et au conflit en Ukraine. Le parc nucléaire français a dû faire face à des campagnes de maintenance importantes et affiche un déficit de production de l’ordre de 30% par rapport aux années précédentes. Le conflit ukrainien et la forte baisse des importations de gaz russe est venu renforcer cette carence. L’hydraulique enfin, est venu accroître le phénomène en raison du manque de précipitations qui n’ont pas favorisé la production hydraulique. 

Une consommation électrique en baisse significative... 

Si les conditions climatiques ont eu un effet négatif sur la production d’énergie hydraulique, elles ont en revanche permis d’encourager la baisse de la consommation électrique. Les températures plus que favorables cet hiver ont fait baisser les besoins en chauffage. Ce contexte de douceur de la fin de l’automne et de l’hiver, combiné à la sensibilisation des Français, appelés à limiter leur thermostat à 19° et soucieux de ne pas voir leurs factures s’envoler, ont incontestablement permis de faire baisser la consommation électrique. Sur la première moitié de l’hiver, elle a baissé de près de 10%, ce qui, toujours pour le Président de RTE, « est absolument considérable ». 
Un effort de la consommation de la part des ménages, mais aussi de celle des entreprises et des collectivités. Non concernées par le bouclier tarifaire mis en place par le gouvernement, elles ont elles aussi choisi la sobriété au cours des derniers mois. Tous les secteurs ont donc contribué volontairement ou non, à ce ralentissement de la consommation. 

Une situation probablement moins critique dans les années à venir

Sans pour autant rentrer totalement dans l’ordre, la situation devrait s’améliorer dans les années à venir. Plusieurs raisons à cet optimisme. Selon Xavier Piechaczyk, « on aura plus de production en 2023 (...), ça va progresser en 2024 aussi ». Concernant le nucléaire, « nous allons retrouver la disponibilité nucléaire progressivement d’ici 2025 », les problèmes de corrosion des réacteurs sont progressivement traités, tout comme les opérations de maintenance nécessaires pour prolonger la durée de vie des centrales. De nouveaux parcs éoliens seront aussi opérationnels dans les années à venir. Quant au gaz, les réserves sont pleines et de nouvelles filières d’approvisionnement continuent à s’ouvrir pour compenser l’apport du gaz russe. 
Certaines incertitudes demeurent notamment sur la perspective d’un hiver 2023-2024 beaucoup plus froid ou des impératifs de sobriété à maintenir. Les tarifs élevés de l’énergie, qui à priori ne devraient pas beaucoup baisser dans les mois à venir, devraient aider à conserver cette exigence de modération. Sur ce dernier point, le président de RTE a d’ailleurs souligné la nécessité de réussir à « faire converger les prix de gros vers les coûts réels de production » pour faire baisser le prix final de l’électricité dans la plupart des pays européens.