Fin du gaz B en 2029 pour le gaz H : quels impacts ?

Alimentés jusqu’alors en gaz B (Bas pouvoir calorifique), les ménages des Hauts-de-France seront désormais approvisionnés en gaz H (Haut pouvoir calorifique). Après une phase pilote concluante menée entre 2019 et 2020 auprès de 80 000 clients, le programme de conversion sera étendu sur l’ensemble du nord du territoire d’ici à 2029. Un changement qui suscite des interrogations sur ses impacts. Comment se déroulera cette transition ? Quelles sont les zones concernées ? Retrouvez les réponses dans cet article.

Fin des contrats d’approvisionnement de gaz B en France

Le gaz B fait partie des gaz à faible pouvoir calorifique (riche en azote) et est utilisé exclusivement dans le nord de la France. Provenant des Pays-Bas, notamment du gisement de Groningue, il assure jusqu’à présent près de 10% de la consommation de gaz en France. Cela représente près de 1,3 million d’utilisateurs habitant dans les départements du nord, de l’Oise, de l’Aisne, du Pas-de-Calais, de la Somme ainsi que de la Seine-Maritime.

Mais la donne va changer ! En effet, les activités d’extraction de ce gaz ont engendré de nombreux séismes dans la région où se situe le gisement. L’État néerlandais a, par conséquent, décidé de mettre fin à toute extraction, occasionnant ainsi le non-renouvellement des contrats d’approvisionnement avec la France en 2029.

Afin de maintenir l’approvisionnement en gaz dans la région Hauts-de-France, l’Hexagone doit alors procéder à la conversion du gaz B en gaz H. Ce dernier est classé comme étant un gaz riche à faible teneur en azote et par conséquent, à haut pouvoir calorifique. Importé de Russie, de l’Algérie et de la Norvège, il alimente quasiment 90% du territoire français.

Une vingtaine de communes sont concernées par ce changement, notamment Boulogne-sur-Mer, Dunkerque, Calais, Le-Touquet-Paris-Plage, Le Tréport, Abbeville, Saint Omer, Doullens, Lens, Lille, Amiens, Albert, Arras, Valenciennes ou bien Saint-Quentin, Laon.

La conversion du gaz B en gaz H : qu’est-ce que cela implique ?

Il est important de noter qu’une phase pilote a déjà été entamée en 2019 à Doullens, dans le département de la Somme, où un nouveau poste d’interconnexion a été installé.

L’opération a été élargie dans une cinquantaine de communes. La généralisation du changement de gaz B en gaz H a ainsi déjà débuté en 2021 et se poursuivra jusqu’en 2029.

Compte tenu de la différence de performance entre les deux formes de gaz, il faudra cependant, dans certains cas, prévoir le changement ou le réglage des appareils incompatibles. 

Le gestionnaire du réseau national de distribution de gaz, GRDF, se charge de la coordination des opérations et s’engage à accompagner les consommateurs dans les démarches, comme :

• l’inventaire des appareils fonctionnant au gaz naturel. Pour ce faire, les prestataires mandatés par le gestionnaire effectueront une première visite afin de vérifier les différents équipements alimentés en gaz dont le foyer dispose. Cette étape cruciale permet de définir si des éventuels changements ou réglages sont indispensables dans le cadre de la transition du gaz B en gaz H. À noter cependant que vous avez la possibilité d’effectuer l’intervention vous-même, sans l’aide du professionnel. Il suffit de remplir un formulaire en ligne pour lister vos équipements au gaz ;
• le réglage des appareils pour qu’ils soient compatibles au gaz H. Vous pouvez, pour cela, faire appel à l’entreprise de maintenance de vos équipements. GRDF vous fera parvenir un « chèque réglage » qui vous permettra de payer le chauffagiste.

Si vous avez recours à une chaudière pour vous chauffer, il peut être parfois nécessaire d’ajuster la pression pour que l’appareil puisse accepter le nouveau gaz. Le cas échéant, il serait préférable d’acheter un nouvel appareil comme une chaudière à condensation à haute performance énergétique. Cela vous permettra, non seulement de maîtriser la consommation d’énergie, mais également de réaliser jusqu’à 30% d’économies sur votre facture.