La fin du bouclier tarifaire : quels impacts sur les ménages français ?
Créé en 2021, le bouclier tarifaire a permis d’alléger les factures d’énergie des foyers et d’amortir les impacts de l’inflation exceptionnelle de l’énergie en France en 2022. Malgré les nombreux avantages qu’il présente, ce dispositif arrive progressivement à son terme, et ce, d’ici à 2024. Face à cette réalité et à une éventuelle flambée de prix, comment les ménages français vont-ils s’en sortir ? Quelles sont les mesures d’accompagnement proposées par le gouvernement ? Voici les réponses.
L’impact de la hausse sur les ménages
Les factures d’énergie risquent d’être de plus en plus élevées pour les ménages. Selon l’annonce de la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), Emmanuelle Wargon, le 24 juillet 2023 sur France inter, les tarifs de l’électricité peuvent augmenter de 10 % le 1er août. Elle a d’ailleurs tenu à souligner que « c’est vraiment une décision du gouvernement ».
Pour justifier ce chiffre, l’ex-ministre a tenu à donner comme explication : « nous avons calculé que le prix théorique de l’électricité, sans aide de l’État, serait 75 % au-dessus de celui de février. Et le gouvernement a décidé de répercuter cette hausse à hauteur de 10 % sur le consommateur ». « La question c’est qui paye entre le contribuable et le consommateur : plus le bouclier est protecteur, plus c’est le contribuable qui paye », a-t-elle ajouté.
Les foyers modestes seront les plus impactés
Le prix de l’énergie affecte directement les ménages, notamment par rapport à la consommation de carburant, d’électricité et de gaz. L’impact de cette inflation est plus important pour les foyers aux revenus les plus faibles. Pour aider justement ces ménages, Emmanuelle Wargon a indiqué qu’elle serait « favorable à ce que l’on continue d’aider » les consommateurs.
Pour ce faire, le chèque énergie sera désormais « plus ciblé » et « plus juste ». Selon les économistes du Conseil d’analyse économique (CAE), « les plus modestes continueraient de bénéficier d’un accompagnement ».
Par ailleurs, lors d’un entretien télévisé sur TF1 et France 2 depuis la Nouvelle-Calédonie, le président de la République Emmanuel Macron a essayé de rassurer ses compatriotes. « Quand on regarde les pays voisins européens, on aura beaucoup moins augmenté l’électricité dans notre pays que chez la plupart des voisins », a indiqué le chef de l’Etat. Il a rappelé que cette augmentation était un « impôt de l’extérieur qui est dû à beaucoup de phénomènes géopolitiques et à des dérèglements de marché qui sont maintenant en train de se stabiliser ».
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Sans le bouclier tarifaire, la facture d’électricité aurait augmenté de 37 %
Instauré par le gouvernement, le bouclier tarifaire est un dispositif permettant d’améliorer la protection des consommateurs face aux augmentations des prix de l’énergie. L’objectif a d’ailleurs été atteint puisque sans cette mesure, l’inflation « aurait été de 6,2 points sans la mise en place des mesures de bouclier », comme le confirme le rapport de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). L’effet de ce dispositif sur le prix de l’électricité et du gaz est également très remarquable. Autrement, la facture aurait pu augmenter de près de 37 %.
Malgré ce résultat positif, le gouvernement a décidé de mettre fin au bouclier tarifaire. Selon les chercheurs du CAE, cette décision permettrait de « réduire le coût de l’électricité tout en encourageant la sobriété énergétique ». Pour sa part, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, a affirmé que « dès lors qu’on doit faire des économies, il faut notamment sortir des dispositifs spécifiques qu’on a mis en place pendant la crise de l’inflation ». « Ça veut dire qu’on va devoir sortir progressivement du bouclier tarifaire sur les prix de l’énergie », a-t-il ajouté. Selon le ministre, « d’ici à la fin de l’année 2024, notamment sur le bouclier tarifaire sur l’électricité, on va en sortir progressivement ».
